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Péri Cochin « On arrive a créer des liens autour d’une table »

Architecte de formation, la productrice de télévision franco-libanaise Péri Cochin a toujours eu le chic pour créer des concepts originaux. Avec Waww La Table, elle révolutionne l’art de recevoir pour que chaque diner soit une fête. En cette veille de fête, Péri Cochin nous livre quelques astuces.
LE LUNDI 16 DÉCEMBRE 2024

D’où vous vient cette passion pour l’art de la table et l’art de vivre en général ?

J’ai grandi dans une famille et une maison où la porte était toujours ouverte. Les gens s’arrêtaient pour boire un café et bien souvent, restaient déjeuner. En grandissant, j’ai reproduit le schéma ! J’ai toujours adoré les grandes tablées de copains, les diners où l’on pose les plats au milieu de la table et où tout le monde se sert. Un dîner, c’est un moment propice aux confidences. Des projets se montent, des amours naissent, et parfois ça peut finir par un mariage (rire) ! 

 

Parce que vous invitez vos convives par affinités ? 

Surtout pas ! J’aime au contraire que se côtoient des gens d’horizons très différents. C’est d’ailleurs cet éclectisme qui plaît à Niva Sintès (Directrice de Parnasse, ndlr), lorsque nous organisons des déjeuners avec les Membres Parnasse. Si les convives se sentent très à l’aise, c’est parce que c’est toujours très détendu et que l’on arrive à créer des liens autour d’une table.

 

Parlez-nous de Waww La Table, le média et e-commerce que vous avez lancé il y a trois ans et qui a impulsé un nouveau souffle aux arts de la table.

Avec mon amie (et associée) Arabelle Reille, nous avions envie de monter une entreprise qui nous ressemble. Tout a commencé juste après la pandémie par un concours sur Instagram récompensant la plus belle table. Le succès a été immédiat. Nous avons alors constitué une société et sollicité des designers (India Mahdavi, Aurélie Bidermann, Jean-Charles de Castelbajac, Ara Starck…). Aujourd’hui, 80% de nos produits sont fabriqués au sud du Liban dans Les Ateliers de Tyr (une ONG reconnue par l’Unesco), un village artisanal éco-responsable et solidaire. Ce sont des objets qui ont une âme.

 

Comment expliquez-vous cet engouement ?

Par la tendance du moment : le retour au bien-être chez soi. L’assiette que vous choisissez sur une table en dit long sur vous, vous identifie. Chaque mois, nous organisons en partenariat avec Paris Match des diners rassemblant des personnalités de différents horizons dans un cadre original. Notre but ? Montrer que le repas gastronomique des Français n’est pas seulement classé comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité pour ses mets et ses vins, mais aussi pour ses arts de la table.

 

Comment avez-vous fait évoluer le concept ? 

Nous avons développé le media, la vente en ligne et en magasins, tout en étoffant nos collections qui comptent aujourd’hui plus de 400 références. Petit à petit, Waww La Table a évolué vers le produit cadeau, l’objet que l’on pose sur une table à manger mais aussi une table de nuit, une table de jardin, etc.

 

Dresser une belle table de fête est-il un exercice délicat ?

Non. On peut faire joli et simple en mélangeant les styles (couverts, verres et assiettes de collections différentes) et en soignant les détails qui font beaucoup d’effet — comme par exemple mettre un très grand nombre de bougies (environ 4 à 5 par personne), disposer une série de soliflores au centre de la table ou y semer de fausses pièces d’or en chocolat. C’est peu coûteux, ludique et très décoratif.

 

A quoi va ressembler la vôtre ? 

Je vais puiser dans mes placards et mélanger en fonction de mon envie et de ce que je vais cuisiner. J’adore les soupes et les sers souvent dans un bol, un petit verre ou au contraire un gros verre à eau sans pied. Idéale pour les fêtes, une soupe chaude de lentilles agrémentée de morceaux de foie gras peut être servie dans une grande assiette large, façon gamelle. Pour une soupe glacée (de petits pois ou d’avocat), j’opte plutôt pour un verre à Shot long. C’est ce mélange des genres qui fait la différence. Car comme le rappelle Thierry Marx, tout repas commence par ce que l’œil voit. C’est lui qui donne l’information au cerveau et ouvre l’appétit. D’où l’importance de soigner sa table.

 

Vous dites « ce que j’aime, c’est créer de nouveaux concepts ». Lequel vous rend particulièrement fière ?

« Un Picasso pour 100 euros », une loterie caritative en ligne qui permet de remporter un tableau du maître d’une valeur d’un million pour la modique somme de 100 euros en cas de billet gagnant. Les fonds de la prochaine édition, qui aura lieu prochainement, iront à la Fondation Alzheimer. Une cause qui me touche particulièrement car plusieurs personnes de mon entourage sont atteintes de cette maladie.

 

Quel rapport la cheffe d’entreprise que vous êtes entretient-elle au digital ? 

A part le compte Instagram de Waww La Table, je ne suis pas une addict des réseaux sociaux et n’ai aucune présence sur Facebook, ni sur LinkedIn. En revanche, je passe au minimum 4 heures par jour avec mon téléphone dans la main ! Pour traiter mes mails professionnels, échanger avec ma famille ou mes amis, et je travaille beaucoup avec WhatsApp. Je n’ai pas d’ordinateur (juste un iPad), je dois donc pouvoir compter sur mon smartphone car il contient toutes mes données. S’il tombe en panne ou si je le perds, c’est le drame. Autant vous dire que Parnasse est indispensable à ma vie !

 

Avez-vous déjà vécu des situations délicates ?

A plusieurs reprises. Un jour, alors que j’étais à l’autre bout de la planète, mon téléphone s’est mis à chauffer au point de ne plus s’allumer. Parnasse m’a alors dépannée en moins de 24 heures. Et la fois où je me suis retrouvée sans aucun accès au fin fond de la Provence et qu’un membre de l’équipe Parnasse a fait 4 heures de voiture pour m’apporter un téléphone, c’était comme si Batman venait de débarquer chez moi avec sa grande cape ! (rire).

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